top of page

Après lui le déluge

TRIBUNE / MAI 2024


Le 3 avril dernier, à la demande du maire, le conseil de notre intercommunalité Pold a voté le lancement d’un appel d’offres pour transformer le quartier Charras. Le projet tient en un dossier de quatre pages pour un coût estimé entre 89 et 110 millions d’euros.


Une ébauche si succincte pour un projet de cette ampleur inquiète, alors que le quotidien

des habitants et la valeur de leur appartement sont en jeu.

Rénover Charras est un objectif majeur et partagé. C’est une nécessité complexe techniquement, urbanistiquement, financièrement et juridiquement. Face à ses échecs successifs, le maire opte pour une structure qu’il dit innovante : un groupement d’entreprises se chargerait de la rénovation et de la gestion des espaces commerciaux, de la dalle. Il interviendrait sur les propriétés publiques avec une société d’économie mixte dont il serait actionnaire sur une très longue durée.


Il investirait dans le projet, compensé par la vente d’espaces ou par des loyers. L’actionnariat et la durée seraient ajustés pour équilibrer le budget et la ville s’engagerait à couvrir le déficit résiduel.


Avant la pandémie, cela aurait pu sembler viable : capitaux abondants, faibles taux d’intérêt, pas d’inflation, secteur immobilier prospère. Mais le contexte a changé, et chaque variable (coûts, durée, taux, prix) présente un potentiel dérapage financier majeur risquant de plomber les finances de Courbevoie bien au-delà de 100 millions d’euros.


Pendant ce temps, aucune explication. Des cabinets de communication orchestrent des réunions publiques embellies de discours et présentations numériques, sans aucun support écrit. Les données sont « confidentielles », et des décisions lourdes de conséquences sont prises : destruction de l’école maternelle Saint-Exupéry, priorité au secteur privé dans la gestion de Charras, bétonisation en construisant à la place de l’école un immeuble de 10 étages, en pleine crise de l’immobilier !


Le maire envisage de sélectionner le lauréat début 2026. En 30 ans, ses tentatives de résolution des problèmes de Charras n’ont jamais été fructueuses. Sa méthode, précipitée et opaque, s’écarte de la rigueur requise pour ce qui devrait être l’un des

plus importants appels d’offres nationaux.


Le maire ne se représentera pas aux élections de 2026. Ce n’est pas nouveau qu’un politique en fin de mandat tente de soigner son bilan. Mais imposer un choix aussi structurant avant des élections, pour laisser l’héritage et l’ardoise à ses successeurs pendant 20 à 30 ans, est irresponsable. irresponsable.

bottom of page