TRIBUNE / DÉCEMBRE 2023
La bétonisation de notre ville se poursuit au nom de l’objectif louable de construire des logements et faire face à l’augmentation de la population, mais où en sommes-nous exactement ?
D’après l’Insee, il y avait en 2020 à Courbevoie 2 116 logements de plus qu’en 2009, soit +4,6 %. Dans le même temps, la population décroissait de 4 871 personnes (soit -5 %) tandis que le nombre de logements vacants augmentait de 1 242. Au total, en 2020, la ville comptait 4 115 logements vacants.
Bien sûr, la vision globale masque des situations ponctuelles de bâtiments vétustes remplacés par de plus modernes. Toujours est-il que l’ensemble est aberrant et nous interpelle.
D’abord parce que tant de nos concitoyens ont du mal à trouver un appartement. Depuis le début de la mandature, notre office d’HLM a été regroupé avec ceux des villes voisines. Le maire en a profité pour refondre les conseils d’administration et en exclure les élus d’opposition. Le contrôle démocratique sur la gestion et l’attribution des logements n’est donc plus exercé.
Ensuite, parce que nous ne comprenons pas à quoi sert de lancer tous ces chantiers qui empoisonnent le quotidien et défigurent notre ville. Aujourd’hui, le stock de logements vacants représente vingt ans de nouvelles constructions et doit suffire à satisfaire les besoins.
Nous nous sommes habitués à la saisonnalité des chantiers, qui commencent fort avec l’émission de permis de construire au début d’une mandature et s’estompe jusqu’à un arrêt complet deux ans avant les élections municipales. Les annonces redémarrent post-élections, et il arrive qu’un candidat dévoile un projet, comme une piscine, pendant sa campagne, avant même le promoteur immobilier.
Cette politique a mené à une architecture disparate, froide et inharmonieuse dans notre ville. Les promesses du maire de réduire la bétonisation et d’assurer des espaces verts n’ont pas été tenues. Mis à part quelques zones inaugurées pour la photo, où sont la verdure et les arbres promis et censés atténuer le réchauffement climatique en ville ?
Malheureusement, ces règles ne sont pas strictement suivies et malgré un surplus de logements vacants, des exceptions sont fréquemment accordées pour agrandir et densifier les projets immobiliers.
Le pouvoir local ne tient pas non plus compte des volontés des habitants en matière de commerce : malgré les protestations, un fast-food a été installé à Bécon-les-Bruyères et un nouveau supermarché Coccinelle a ouvert, alors que le représentant du maire déclarait qu’il n’ouvrirait pas…