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Charras, la fin de l’Arlésienne ?

TRIBUNE / ÉTÉ 2023


Ce sujet n’est pas nouveau. C'est un projet sur dix à quinze ans. Cela fait des années que les élus d’opposition et de nombreux habitants s’émeuvent de l’inertie de la mairie concernant Charras : aucune avancée politique sur cette thématique lors des deux précédentes mandatures, un centre commercial à l’agonie, des parkings qui se transforment en piscine lors d’épisodes pluvieux… La majorité municipale elle-même reconnaissait que « la restructuration du centre commercial Charras apparaît indispensable depuis plusieurs années et se justifie par l’état vieillissant, obsolète, voire très dégradé de ses parties communes et privatives ». Bref, rien de nouveau jusqu’au conseil municipal du 15 décembre 2021.


Ce jour-là, a été annoncée la création d’une Société d’économie mixte à opération unique, une reprise de notre programme municipal de 2020, dans lequel nous annoncions la création d’une Semop, prélude à une « opération de reconquête du centre-ville de Courbevoie, avec une ambition de redynamisation économique et commerciale, d’embellissement paysager et d’amélioration de la liaison vers le quartier d’affaires de la Défense ».


Cette Semop sera composée d’acteurs publics (la commune et l’établissement public territorial Pold devraient détenir entre 34 % et 49 % de son capital social) et d’opérateurs économiques (dont la part de capital sera comprise entre 51 % et 66 %). La ville de Courbevoie sera actionnaire de la Semop en apportant du foncier : dalle forum qui est propriété publique pour près de 40 % de sa surface, à laquelle s’ajoutent différentes acquisitions depuis 2017 (locaux commerciaux et réserves, places de stationnement).


Le succès de la Semop va dépendre des règles de gouvernance qui seront édictées. Ce n’est pas le plus facile des obstacles à franchir. En complément des statuts, il sera en effet proposé un pacte d’actionnaires qui fixera notamment les règles d’affectation des bénéfices et des déficits. La moindre virgule aura donc son importance. Il convient d’ailleurs de noter que la ville a annoncé vouloir, à Charras, « limiter la programmation en surfaces neuves et réhabilitées […] à l’égard de la nature en ville et d’une limitation de la densité et des projets immobiliers en milieu urbain ». Pas sûr que ce soit compatible avec un projet évalué à 300 millions d’euros.

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